Il y eu un grand Flash.

Puis un grand BOUM.

Et enfin, une floppée de jurons tous plus incompréhensibles les uns des autres.

– Groumpf ?!

– Mais qu’est ce que tu as encore foutu ?! Mais où est- ce qu’on est ? et c’est quoi ce truc par terre ? hurla Gérard à Groumpf.

 

Groumpf, hébété, tenait encore dans ses mains l’objet du délit. 2 morceaux de bois qu’il avait entrepris de frotter entre eux afin de faire une flamme pour le petit déjeuner. Une fois de plus Groumpf prenait des initiatives et comme d’habitude, Gérard n’était pas content.

Il faut dire que le réveil aura été brutal, voyager au travers des dimensions et des univers parallèles n’était pas quelque chose de facile en temps normal, mais alors au réveil…

Il se trouva que ce que Groumpf avait prit pour des bouts de bois, n’était en fait pas fait de lignine, mais bien de Tortium et de Sélénium. Groumpf les avait trouvé jolis et s’était dit, que pour faire du feu, ma foi, ça ferait l’affaire.

Oui mais voilà, par un extraordinaire concours de circonstance, quand on frottait un bâton de Tortium contre une dalle de Sélénium (et pas l’inverse), on pouvait ouvrir un microespace spatio-temporel. Et avec la force brute, de cette grosse brute de Groumpf, l’espace spatio-temporel n’était pas micro, mais suffisamment grand pour y engloutir les deux compères.

Ainsi, à peine le soleil levé sur la planète Terre, Groumpf et Gérard s’étaient retrouvés engloutis par cette étrange lumière que Groumpf avait fait naitre.

 

Ils étaient désormais assis sur une planète dont il ne connaissait pas l’existence ni les coutumes des locaux. Cela dit, les locaux, ne semblaient pas être présent car ils avaient atterris au beau milieu d’une étendue de sable à perte de vue.

Lorsque l’espace spatio-temporel s’était ouvert, Groumpf, avant d’être aspiré, avait réussi à attraper quelques denrées afin de pouvoir prendre correctement un petit déjeuner. La planète sur laquelle ils se trouveraient, n’avait en soi, que peu d’importance quand il s’agit de manger.

Groumpf tendit à Gérard quelques CHAMPIGNONS DE LA FERME AU GRE DU TEMPS ainsi qu’une boite de GRATTONS DE LA FERME HAZOTTE. Cela suffirait pour commencer à réfléchir à la situation dans laquelle ils se trouvaient.

 

Gérard hurlait toujours dans son coin en sautillant et en faisant de grands gestes vers Groumpf qui lui tendait de quoi se restaurer.

 

– Mais tu te rends compte de ce que tu as fait ?!

– Groumpf groumpf grougroumpf.

– Je me plaint tout le temps, mais là tu nous a fais changer de planète quand même OH!

– Groumpf.

– mais Comment tu peux penser à manger dans cette situation !

Groumpf mâchait tranquillement un champignon.

– on avait des commandes à honorer en plus !

Groumpd dégustait à présent un gratton

– et pis le sable ça me rentre partout ! j’en ai même dans …

 

La phrase de Gérard fut coupée net par un grondement sourd. Groumpf regarda Gérard, Gérard regarda Groumpf.

– Groumpf !

– Non j’ai pas pété !

– Groumpf !

– mais non je te dis !

Le grondement se fit de plus en plus présent. Le sable commençait à trembler à leur pieds et à se retirer telle la marée.

Soudain, dans un fracas et un séisme énorme, une gigantesque bête émergea du sable.

Elle était si haute qu’elle cachait le soleil, si large qu’on ne savait de quel coté fuir, et avait tellement de dents qu’il était impossible de les compter.

Les sautillements répétés de Gérard avait attiré la bestiole qui maintenant se dressait devant eux.

Dépourvus d’yeux, le monstre ne semblait pas voir Groumpf et Gérard.

La bête fit trembler son épaisse cuirasse et le sable devint liquide en un instant et Groumpf et Gérard furent engloutis sous ce liquide minéral.

 

– Toi et tes idées à la con ! gueula Gérard terrifié

– GROUMPF ! GROUMPF GROUROUGROUMPF !

– Ah ouais ? ben vas-y ! montre moi comment on ne va pas se faire bouffer par ce ver géant ? Hm ? j’attends !

 

Sur ces mots, on entendit au loin quelques cris stridents qui ne semblaient pas provenir du ver des sables. Le grondement stoppa net. La bête releva ce qui semblait être sa tête et se mit à reculer. Elle s’enfouit dans le sable et disparu dans les abysses de l’océan de sable.

Groumpf et Gérard se dépêtrèrent de la prison de sable et réussir à se tenir debout pour observer l’origine du bruit qui avait fait fuir le ver géant.

3 individus se rapprochaient d’eux.

Arrivés à leur hauteur, tout le monde se dévisagea. Surtout Groumpf. On avait rarement vu une bête d’une aussi grande carrure et avec autant de poils. Quant à Gérard, il ressemblait beaucoup aux trois autochtones.

Habillé avec une combinaison étrange, le plus vieux d’entre eux entama la conversation.

 

– Bien le bonjour ! Bienvenue sur la planète KAKARIS ! vous n’êtes pas d’ici ça se voit !

– Groumpf ! fit-il en avançant une main amicale.

– euh… bonjour. Fit Gérard, visiblement troublé par le bleu des yeux des trois intervenant

– on  ne sait pas comment vous êtes arrivés là, mais vous avez eu chaud avec le ver des sables ! reprit l’ainé

Les deux autres marmonnaient entre eux en jetant des coups d’œil furtif à Groumpf.

Le plus vieux reprit :

– on vous emmènent dans notre base secrète, on ne peut pas rester là, le ver va revenir et les soleils vont nous assecher.

C’est en disant cette phrase que Groumpf et Gérard se rendirent compte qu’en effet, le ciel était composé de 3 lunes et de 2 soleils.

 

Après plusieurs heures de marche, ils arrivèrent enfin à la grotte de leur sauveteurs.

Ils se virent offrir un verre d’un liquide frais, mousseux, et très goûteux!

– C’est de la bière ! dit le plus vieux, c’est un petit brasseur de chez nous qui fait ça, ça s’appelle la BRASSERIE DES DUCS ! mais attention, faut pas trop en boire sinon on danse comme un ver des sables !

Sur cette plaisanterie, quelques personnes se mirent à rire autour du petit groupe.

– Bon alors vous venez d’où comme ça ?

– Euh ben, de la planète Terre…

– AH ! Oui ! connait pas…

– Et cet imbécile ! dit Gérard en désignant Groumpf, nous a amené ici par erreur.

– Groumpf! GRoumpfgroumpf !

– On n’arrive pas sur KAKARIS par erreur ! on vient pour trouver de bonnes choses à manger !

Comme par exemple les saucisses à griller ou bien les andouillettes ! spécialité d’un ami à moi !

Un autre renchérit :

– Ou encore les bêêêlicieux !  moi j’adore ! c’est frais ! c’est bon !

Les autres autour acquiesçaient d’un signe de tête.

– il y a aussi les rillettes de saumon ! renchérit une voix féminine

– ou bien le morbier !

– et le comté !

– les fromages de chèvre !

– la farine aussi est excellente !

Chacun y allait de son produit préféré que l’on pouvait trouver dans le coin.

La clameur retomba lorsque le plus vieux repris la parole.

– Malheureusement, il est très difficile désormais de trouver ces produits là… Nous sommes obligés d’aller dans cet endroit insipide !

Il haussa le ton en disant ces derniers mots, et la foule émit un grondement d’approbation

Il reprit :

– à quelques heures d’ici, ils ont montés un bâtiment.

– qui ça « ils » ? demanda Gérard qui commençait à s’intéresser à ce que disait son interlocuteur. Il s’agissait de manger, et Gérard n’était pas en reste sur cette question.

– les Intermarkonnen ! ils s’emparent de tout ! mais rien ne vaut nos petits producteurs locaux, eux au moins ils ne mettent pas d’asticots dans les saucisses !

Un deuxième grondement d’approbation, plus intense que le précédent se fit entendre.

– Mais, qu’est ce qui vous empêche d’aller chez les producteurs directement ? demanda Gérard

– Ils sont trop éloignés les uns des autres, et avec la menace de se faire bouffer par les vers des sables, ça devient dangereux de bien manger.

– Groumpf !!!

– Oui, reprit Gérard, Je pense que l’on a la solution sur Terre !

– Groumpf !

– Bien sur qu’on va les aider !

– Vous aller nous aider à quoi ?

– Et bien c’est simple, écoutez voir.

Les oreilles se tendirent, les bouches s’ébahirent et Gérard commença à raconter comment, avec une routourne*(*se reporter à la saison 1) ils faisaient le tour des producteurs environnant, et proposaient aux habitants intéressés de bons produits locaux, exempts d’asticots.

– Mais vous imaginez le travail que ça représente ! reprit l’ainé

– Groumpf…

– Ouais bof, ça va, quand on aime… Je vous propose un deal : Avec Groumpf, on met en place une tournée des producteurs et une distribution dans les différents villages, en échange vous nous aidez à rentrer sur Terre ? Hm ? ça vous va ?

Toutes et tous étaient abasourdis par la proposition des deux extrakakarissiens. Aucun mot, aucun son ne s’élevait désormais de la foule.

Seul l’ainé rompit le silence, le regard emplit de bonté et d’admiration et dit :

– Lysan Al Gaïb.